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Je partage avec vous mon ivresse livresque car c'est dans les livres que j'effectue mes plus beaux voyages. Du classique, du contemporain, des oeuvres qui ont marqué, questionné ou bouleversé ma vie. En grande amoureuse d'art et de bonnes tables, profitons-en aussi pour échanger sur nos découvertes artistiques et culinaires. :-) Au plaisir de vous lire. Vanessa.

Passion Simple - Annie Ernaux

Passion Simple - Annie Ernaux

Souvent, j'avais l'impression de vivre cette passion comme j'aurais écrit un livre : la même nécessité de réussir chaque scène, le même souci de tous les détails. Et jusqu'à la pensée que cela me serait égal de mourir après être allée au bout de cette passion - sans donner un sens précis à "au bout de" - comme je pourrais mourir après avoir fini d'écrire ceci dans quelques mois.

Est-ce que seules les personnes qui s'aiment ferment les yeux en s'embrassant? 🌷Je te pose la question..🙃

Encore un roman qui parle d'amour entre un homme et une femme. Ici l'amour poussé à son paroxysme...la passion.

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Annie Ernaux décrit dans ce court roman la vie de son âme alors qu'elle est passionnément amoureuse. Une relation avec un homme marié, à qui elle ne peut ni téléphoner ni écrire, une femme dans l'attente permanente de la manifestation de l'autre : qu'il vienne la retrouver, lui faire l'amour. Désir puissant, dévorant, obnubilant. L'auteure décrit ses espérances, ses peurs, ses chimères, ses superstitions autour de cette relation passionnelle... jusqu'à son terme.

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Les mots sont brillamment posés sur ce luxe d'avoir vécu une passion. La vraie richesse réside dans ce qui semble sonner dès le titre comme un oxymore "passion simple". La passion peut en effet paraitre complexe dans l'impossibilité de dompter des sentiments aussi divers qu'extrêmes.  Qu'y a t-il en réalité de plus simple qu'un amour absolu et inconditionnel? Pauvre celui qui ne l'a jamais vécu.

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L'adaptation de ce roman est actuellement dans les salles de cinéma. 💫

Bonne lecture ♥

Gallimard, 1992.

(77 pages).

Quelquefois, je me disais qu'il passait peut-être toute une journée sans penser une seconde à moi. Je le voyais se lever, prendre son café, parler, rire, comme si je n'existais pas. Ce décalage avec ma propre obsession me remplissait d'étonnement. Comment était-ce possible. Mais lui-même aurait été stupéfait d'apprendre qu'il ne quittait pas ma tête du matin au soir. Il n'y avait pas de raison de trouver plus juste mon attitude ou la sienne. En un sens, j'avais plus de chance que lui.

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